Analyse d'un poème L'invitation au voyage

Analyse d'un poème L'invitation au voyage

Commentaire composé détaillé du poème de Baudelaire intitulé "L'invitation au voyage". L'explication est réalisée suivant trois parties principales, et comprend une introduction et une conclusion. Document de 1300 mots environ.

Extrait:

On se retrouve dans une partie qui est cette fois ci destinée a marie daubeuse. On est toujours dans la cycle spleen et idéal. MD est une jeune actrice que Baudelaire a connue dans les années 1854-55. "Un musicien, invitation à la valse ..." cette expression montre l'ambition de Baudelaire qui s'affiche dans un poème en prose écrit 2 ans après. En effet le poème d'adresse à MD, sa compagne et l'invite à partager les charmes d'un ailleurs, un pays rêvé qui a l'image de l'être aimé. On a ensuite une composition très particulière puisque on se retrouve avec la présence d'un refrain ce qui est assez rare en poésie, le poème est disposé de la manière suivante : 3 strophes composées de deux sizains, entrecoupés par une distique qui a une valeur de regret. La première partir est l'évocation d'un paysage qui serait le reflet de la femme aimée. La seconde partie est l'image rêvée du couple, la troisième strophe donne une vision du port puis sur la ville entière au crépuscule ...


I- Des tableaux :

- Un triptyque (tableau en 3 parties)
femme paysage : 1ère strophe
Un intérieur : 2ème strophe
La ville : 3ème strophe


II- Un lieu magique :

- Imaginaire, souhait de voyage
- Le lieu est id al parce qu'imaginaire.
- Correspondance entre la femme aim e et le paysage qui permet une vasion
- Lointain, chargé d'exotisme
- Parfait : concilie les contraires (calme-voluptés; charme-traitres yeux...)


III- Un balancement jusqu'à l'idéal :

- L'impression de paix et de tendresse est sugg r e par les sonorit s douces en "on" et les allit rations en "m".
- Bonheur des sens (lumière, paysage; sensation de chaleur (v.39, 40); voluptés)
- Plénitude : 3ème strophe : présent de l'indicatif ---> bonheur atteint
recherche d'un état parfait: v.25,26: harmonie parfaite entre homme et âme
- Une dilatation du temps et de l'espace : on ne sent pas le temps (v.4: "aimer à loisir").


Conclusion

Pour Baudelaire, imaginer le voyage suffit puisqu'il s'agira d'un voyage id al. Pour imaginer ce voyage, la pr sence de la femme est n cessaire. Le poète consid re ici une femme tr s proche de son coeur et de son esprit. Baudelaire est toujours la recherche d'un art de vivre dans lequel les sens sont importants et l'esth tique aussi

"L'Invitation au voyage", poème extrait de la section "Spleen et Idéal",s'inscrit dans la partie consacrée à l'Idéal.Celui-ci prend le double visage de l'amour absolu et de la fuite vers un ailleurs.Ce texte appartient plus précisément au cycle de Marie Daubrun.Comme dans la plupart des poèmes de ce cycle, la jeune femme est surtout évoquée à travers ses mystérieux yeux verts.
"L'invitation au voyage" est avant tout un poème engendré et srtucturé par la vue.Le regard de Marie Daubrun, dont l'éclat est identique à celui des "ciels brouillés", provoque la rêverie du poète et entraîne la vision qui s'épanouit définitivement dans la troisième strophe:
"Vois sur ces canaux".

L'essentiel du vocabulaire porte sur la description du pays idéal.Elle ne se fera qu'après avoir établi la correspondance entre la femme et le paysage:
"Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble!
(...)Au pays qui te ressemble!"

La réalité s'appréhende à partir des sens.L'odorat est aussi beaucoup
sollicité...On retrouve, bien sûr, les sensations olfactives à forte coloration exotique, retenues pour leur grand pouvoir de suggestion:
"Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre".

Ce poème est conçu comme un tableau.L'évasion repose surtout sur la correspondance femme-paysage.Le jeu des analogies semble infini: Baudelaire propose à Marie Daubrun de se rendre dans le pays qui lui ressemble, la Hollande.Ce pays évoque à son tour, en raison de son actif négoce avec l'Asie et diverses colonies, l'Orient et plus précisément "la
splendeur orientale".

L'équivalence entre les "yeux brillant à travers leurs larmes" et "les soleils mouillés de ces ciels brouillés" est parfaitement propice au voyage imaginaire; en effet, l'éclat voilé du regard et du ciel suggère un mystère à percer, un au-delà dissimulé derrière le brouillard et les larmes:
"Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux
Brillant à travers leurs larmes."

Notons l'adjectif "traîtres" qui trahit selon Baudelaire, la dualité de la femme; mais le problème avec Baudelaire,( tout comme avec tant de créateurs hommes), c'est qu'il était mysogine...A part ce gros défaut
il a des côtés attachants!